Chaque quinzaine, un nouvel extrait de Triptyque de la consolation :
« Alors, dans cette guerre qui ne dit pas son nom, entre les deux rives de la Méditerranée, au bord de la guerre civile, entre Français d’ici et Français de là-bas, tandis que nuit après nuit, la rage au ventre, les soldats perdus qui ne regrettent rien assassinent par plasticage et mitraillage – manquant le ministre des affaires culturelles aux grosses lunettes, André Malraux est son nom, occupé à métamorphoser les dieux, à quatre pattes parmi les milliers d’images de son musée imaginaire, dans le grand salon de la villa de style hollandais qu’il loue à Boulogne – mais blessant gravement aux yeux une petite fille qui habite là, Delphine Renard est son nom à elle, ce soir de fin d’hiver, entre dix-neuf heures trente et vingt heures, la police parisienne réprime une manifestation syndicale organisée en protestation contre les attentats de l’O A S qui frappe où elle veut quand elle veut, et tue neuf personnes au métro Charonne. »