Elles s’avancent dans le ciel depuis que nous les avons lancées, la sonde Voyager 2 la première, le 20 août 1977 ; puis Voyager 1 le 5 septembre de la même année. Elles partaient pour un grand tour des planètes dites « externes » : Jupiter ; Saturne ; Uranus ; Neptune. Seule Voyager 2 a parcouru ces quatre astres ainsi que leurs lunes. La trajectoire de Voyager 1 l’amena au plus près de Saturne, et surtout de Titan, son satellite, après quoi la sonde s’enfonça vers l’espace interstellaire qu’elle atteignit officiellement le 25 août 2012. Il y a quelques semaines, nous avons appris que Voyager 2 est, à son tour, officiellement sortie du système solaire le 5 novembre 2018. Ces voyages d’exploration ont apporté de nombreuses informations pour comprendre notre région céleste et bien au-delà. Mais, propulsées toujours en avant et porteuses de dérisoires messages gravées sur disque – « Voici un échantillon de nos sons, de nos savoirs, de nos images ou musiques » – les deux sondes poursuivent leur voyage sans retour. Entre l’ivresse de puissance d’avoir lancé ces deux engins de quelque huit cents kilos dans l’immensité spatiale, il y a quarante-deux ans, et la sourde inquiétude d’une possible disparition de l’espèce, l’existence sans fin promise aux deux voyageuses nous apporte le frisson d’une possible survie extra-terrestre.
Aller à :
-
Editoriaux inactuels