À l’occasion de la lecture ou relecture du huitième motif de Confettis d’empire, « Le crime d’Abd el-Krim », parcourons le texte de l’histoire – sa trame, sa chaîne – depuis les archives de Vincennes et d’ailleurs, en quête de la mémoire de la guerre du Rif bien oubliée, croisant et recroisant les moustaches de Lyautey ; les pinceaux de Matisse arrivé à Tanger pour chercher la lumière de l’Orient à l’ombre du protectorat ; la figure rebelle d’Abdelkrim el-Khattabi en précurseur des souleveurs du couvercle colonial, puis sous les bombes de la guerre aérienne alors nouvelle, en annonce d’épisodes encore actuels, inventeur d’une tentative de république islamique et qui sait libérale ? la ruse du marin-ethnologue Robert Montagne en décalque de Lawrence d’Arabie ; André Breton et les Surréalistes criant « À bas la France ! » par la fenêtre de la Closerie des Lilas ; Raymond Queneau qui fut de cette mésaventure, « […] naître ainsi à vingt-et-un ans, les pieds dans la boue, des mares autour de soi, et au-dessus, des nuages vaincus […] » ; jusqu’aux lointaines croisades dans le serrement de cœur de Saint Louis :
— Il n’est pas de douceur en ce monde Gwendor ! rien que de légende ! Tous les royaumes finissent dans un rêve !…