Chaque quinzaine, un nouvel extrait de Triptyque de la consolation :
« Enfin, sur le pas de tir numéro 12 de la base de lancement de cap Canaveral se dresse de nouveau vers le ciel un tube blanc marqué USA. Cette fois ce n’est pas un astronaute au cœur battant niché au faîte de la fusée mais un assemblage de six instruments fixés autour d’un châssis hexagonal en aluminium et magnésium, qu’ils lancent en délégation d’eux-mêmes, les habitants de la Terre, vers l’intérieur de leur constellation, en direction de Vénus. Vingt-six minutes après son décollage, la sonde Mariner 2 se trouve placée sur son orbite de transfert héliocentrique, puis déployée, exhibant aux espaces infinis ses appareils radio et magnétométriques, ses détecteurs de particules, son analyseur de vents solaires et son détecteur de poussières cosmiques, juchés sur leur mât métallique de part et d’autre duquel s’étendent les panneaux solaires. Huit jours plus tard, après une manœuvre de correction de trajectoire effectuée à deux millions quatre cent mille kilomètres de la boule bleue, la sonde ajuste sa direction, et nonobstant une collision avec une petite météorite qui la désoriente, parvient à se rétablir pour continuer son voyage vers la planète dédiée à la déesse de la beauté. »