Triptyque de la consolation – Scène 38/62

Chaque quinzaine, un nouvel extrait de Triptyque de la consolation :

Manifestation du 8 février 1962 contre la guerre d'Algérie et contre l'OAS, ayant causé la mort de neuf manifestants au métro Charonne suite à la répression policière.

… une manifestation syndicale organisée en protestation contre les attentats …

« Alors, dans cette guerre qui ne dit pas son nom, entre les deux rives de la Méditerranée, au bord de la guerre civile, entre Français d’ici et Français de là-bas, tandis que nuit après nuit, la rage au ventre, les soldats perdus qui ne regrettent rien assassinent par plasticage et mitraillage – manquant le ministre des affaires culturelles aux grosses lunettes, André Malraux est son nom, occupé à métamorphoser les dieux, à quatre pattes parmi les milliers d’images de son musée imaginaire, dans le grand salon de la villa de style hollandais qu’il loue à Boulogne – mais blessant gravement aux yeux une petite fille qui habite là, Delphine Renard est son nom à elle, ce soir de fin d’hiver, entre dix-neuf heures trente et vingt heures, la police parisienne réprime une manifestation syndicale organisée en protestation contre les attentats de l’O A S qui frappe où elle veut quand elle veut, et tue neuf personnes au métro Charonne. »

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